De l'utilité relative de la rapidité
Quand je rencontre une difficulté, dans la vie en général et en couture en particulier, j'ai une fâcheuse propension à accélérer comme une dératée.
Application.
Soit un cache-coeur Citronille réalisé dans un voile de coton extrêment fin. Soient des gros doigts gourds, une machine défaillante et une consommation outrancière de café. Soit enfin l'ourlet d'une minuscule manche de cache-coeur.
Alors on peut raisonnablement conclure qu'il convient d'application (et de lenteur, donc) observer.
Et bien non. Je positionne le tissu, ferme les yeux et fonce comme une bourrine. Comme si dans la précipitation se trouvait la résolution des contingences.
Phénomène peut-être à l'origine des observations de Rosen (via Zvezdo) :
"La lecture de Rosen a une fois de plus illuminé ma vie ; il pense qu’il faudrait fusiller tous ceux qui jouent Beethoven trop vite (je simplifie mais bon en gros c’est ça l’idée), notamment les allegrettos comme celui de l’opus 54", mais aussi du comportement étrange de certains piétons (dit "syndrome de la poule") qui à l'approche d'une voiture baissent la tête et traversent en courant. La précipitation comme négation du réel : si je me dépêche, la voiture n'existe pas.
Autant dire que le résultat est passablement aléatoire.
Par exemple quand j'étais 2ème violon, il m'arrivait parfois de reprendre la coda quand tout le monde en était encore à la mesure 25. (Mais punaise, je l'avais passé cet allegretto !)
Aujourd'hui, et en ce qui concerne la couture, c'est passé.
Peggy, je te laisse faire le bébé qui va avec...