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Espèces d'espaces
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28 décembre 2008

Il y a le mystère de tes lectures. Ce qui

Il y a le mystère de tes lectures.

Ce qui alimente encore la connaissance de toi, lire tes livres, quelques-uns dont tu m’as parlé, d’autres que je t’ai offert, des cadeaux que tu m’as fait, les derniers bouquins que j’ai trouvé chez toi.

Lectures partagées, découvertes fiévreuses et enthousiastes, percutantes je me souviens d’Hatzfeld, Kertèsz, Sebald.

Je dirais surtout qu’entre nous il y a Duras et Yourcenar. Duras et ton roman préféré Le ravissement de Lol V. Stein Duras que tu as mise entre mes mains et c’est ta pensée abrupte, la concision et la précision de ta pensée qui en font une poésie froide, belle et froide, je retrouve ton fond dans sa forme. A moins que ce ne soit l’inverse.

Yourcenar que je t’ai donnée à lire, L’Oeuvre au noir et puis Les Mémoires d’Hadrien et ces hommes de pensée et d’intériorité que sont Hadrien et Zénon, je savais en lisant que tu aimerais leur cérébralité et l’érudition de cette femme capable de poésie, comme un accident. Tes livres. Thierry Metz, Pessoa. Gao Xingjiang. Haasse. Nancy Huston, Roger Dextre. Onfray et son pôle nord. Bobin et son hymne à une amie morte, hymne d’amour et de lumière alors que je suis dans l’ombre et le manque.
Je relis curieusement, ethnologiquement ce petit essai de deuil et pas d’identification possible. Comme hier je l’avais lu pour comprendre le manque de J., la mort de ton ami, je reste étrangère à son optimisme et sa vision exaltée.
Ta dernière lecture, inachevée, une énigme ce roman de Le Clézio, Le Chercheur d’or, tu étais enthousiaste et je suis encore stupéfaite de ta venue au roman par ce bouquin-là. Il me faut trouver le politique ou le poétique, enfin ce qui te fait vibrer ou peut-être pas du tout, c’est peut-être complètement autre chose cette fois-ci, complètement.
Et dans cette anthologie de poésie grecque ancienne traduite par Yourcenar, un mot que je t'avais écrit « Un joyeux anniversaire à l’occasion de ta fête. Mille pensées. » et j’y trouve des petits marques-pages, des extraits marqués au crayon de papier :

« Sombre est l’arrière-monde et lugubre le jeu

De la mort qui nous prend pour ne jamais nous rendre.

Et j’ai horreur du noir passage… »

« Qu’est l’homme ? Que n’est pas l’homme ? L’homme est le rêve

D’une ombre… mais quelquefois, comme

Un rayon descendu d’en haut, la lueur brêve

D’une joie embellit sa vie, et il connaît

Quelque douceur… »

Elle est inépuisable, la source. Et je crois mon seul réconfort ici.

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Commentaires
A
Tu me feras visiter, dis, plus en détails ces lectures particulières ?
F
De beaux textes!
M
Superbe hommage à une magnifique amie.<br /> Bisous
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